Les désordres de la température corporelle que ce soit en excès avec une hyperthermie ou en défaut avec une hypothermie sont des pathologies graves et souvent rencontrés dans les pratiques sportives extérieures.
Une hyperthermie d’effort chez un sportif en bonne santé peut conduire à la destruction du foie, qui va nécessiter une transplantation hépatique en extrême urgence pour survivre.
L’hyperthermie d’effort reste mal connue.
Elle est associée à une longue exposition au froid avec une baisse de la température corporelle en dessous de 35°. Le désordre de la régulation thermique entraîne une dégradation progressive des fonctions vitales et conduit au collapsus cardio respiratoire.
L’hyperthermie d’effort, vous connaissez ?
C’est bien connu, le premier réflexe lorsque l’on n’est pas bien est de prendre sa température afin de se faire une idée sur la gravité du mal. Tout le monde connaît bien cet indicateur qui, au-delà de 40°, nous inquiète beaucoup et nous incite à appeler d’urgence son médecin.
En revanche, le coup de chaleur à l’effort (ou hyperthermie maligne d’effort) est beaucoup moins connu du pratiquant sportif ou de l’actif en général qui peut se trouver exposé à cette pathologie en bricolant, jardinant… L'hyperthermie d’effort (ou encore appelée plus classiquement coup de chaleur) est définie comme une élévation de la température centrale au-dessus de 39 °C.
Qu’est-ce qu’une hyperthermie maligne d’effort ?
C’est une élévation extrême et brutale de la température centrale qui fait suite à une activité ou un travail musculaire intense. Cela entraine un dysfonctionnement du système nerveux central et des mécanismes régulateurs de l’organisme avec altération de la conscience avec des confusions, une désorientation, des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma et une souffrance des différents organes vitaux. On peut avoir la présence d’une peau très chaude mais le fait de transpirer beaucoup ou non n’a pas d’importance en général pour le diagnostic.
Quels types de sports sont concernés ?
Il s’agit le plus souvent de sport avec des efforts de plus d’une heure : semi-marathon, marathon, course d’endurance ou d’orientation, trail et ultra trail mais aussi les sports nécessitant des combinaisons de protection chaude et étanches (donc peu respirantes) sont également concernées : moto, rallye auto etc…
La pratique du sport en altitude peut aussi provoquer des hyperthermies qui peuvent parfois être confondues avec le mal des montagnes. C’est au final tous les sports et activités de plein air qui sont concernés par le risque d’hyperthermie. Il faut cependant aussi rester vigilant en salle de sport ou la température élevée et l’absence d’aération dans ces salles sont à risque d’hyperthermie.
Quels sont les facteurs de risques ?
Les conditions météorologiques
- Plus que la température élevée c’est l’écart de température entre le début et la fin d’un effort qui est dangereux pour l’organisme ainsi bien sûr qu’une ambiance thermique chaude inhabituelle pour le pratiquant sportif.
- Un sport pratiqué pendant les heures les plus chaudes de l’été.
- La présence d’un vent chaud ou inversement l’absence de vent qui permet de rafraîchir l’organisme et l’atmosphère.
- L’absence de zones d’ombres sur un parcours et la pratique d’un sport sur un sol chaud comme le goudron noir.
- Le degré d’humidité dans l’air car plus il y a de chaleur humide moins l’organisme peut évacuer sa transpiration.
Les erreurs d’alimentation et d’hydratation
Ce n’est pas de boire qui refroidit mais de s’arroser la tête et la nuque notamment. Donc s’hydrater comme à son habitude est une chose, mais se rafraîchir la tête, la nuque, les avant-bras est primordial. En effet en s’aspergeant et grâce à l’évaporation ensuite, c’est ainsi que la température centrale peut être régulée.
Les mauvaises conditions physiques ou la présence d’une fatigue anormale
La fatigue, le manque de sommeil, l’anxiété, la présence d’une pathologie infectieuse type rhume, rhinopharyngite et la présence de température (contre indiquée pour la réalisation d’un effort sportif) occasionnent une fatigabilité et peuvent donc provoquer un dysfonctionnement d’adaptation de l’organisme. Il convient donc d’être attentif à son état de forme avant la participation à un effort sportif.
Une pratique mal adaptée
Notamment par l’utilisation d’un équipement non adapté aux températures extérieures avec des vêtements trop lourds, non aérés, étanches, type k-way pour plus transpirer et favoriser une perte de poids recherchée par certains coureurs. Attention également aux efforts longs avec un sac à dos pouvant générer un écran anti aération.
La prise de médicament et le dopage
En effet, la prise de médicament peut masquer les signes d’alerte d’une hyperthermie et notamment la vigilance du coureur. Enfin la prise d’anti douleurs et notamment d’anti inflammatoires peut masquer les symptômes d’une hyperthermie.
Quels sont les signes de l’hyperthermie d’effort ?
Le sportif, en plein effort dans des conditions ou circonstances météorologiques particulières ne ressent plus de fatigue, peut ne plus transpirer, n’a plus le réflexe de s’hydrater, s’essouffle anormalement, peut vomir, présenter des crampes et avoir un comportement inhabituel avec une désorientation pouvant aller jusqu’au malaise brutal et au coma Il est possible aussi d’observer alors une destruction musculaire appelée rhabdomyolyse. C’est une urgence absolue pour sa prise en charge.
Quelles sont les mesures préventives ?
Si vous envisagez de participer à une épreuve sportive qui doit se dérouler dans des conditions météorologiques chaudes et avec une humidité importante, alors l'acclimatation à la chaleur est une adaptation importante qui entraîne une augmentation du volume plasmatique et la transpiration dans les 10 à 14 jours et qui permet alors de s’adapter aux conditions de l’effort.
Hydratation oui mais surtout penser à se refroidir la tête en mouillant sa casquette, son buff très régulièrement avec si possible de l’eau glaciale.
Adapter sa tenue aux conditions météo mais surtout à l’effort qui va être fourni, pas de vêtements chaud étanche et imperméables s’il est possible de courir en short et en manches courtes.
Quelles sont les prises en charge ?
Concernant les conduites à tenir en cas d’apparition d’un coup de chaleur, c’est le Dr Patrick Basset, directeur médical du semi et marathon de Paris, de l’UTMB, qui nous donne les actions possibles à réaliser pour prendre en charge le plus vite possible un patient en hyperthermie :
- Mettre à l’ombre le patient.
- Le retirer des surfaces comme le goudron chaud.
- Immersion corps complet (sauf la tête si inconscient) dans une piscine d’eau glacée
- Arrosage en quantité importante, de la tête avec de l’eau glacée.
Les choses à ne pas faire :
- Dire de boire pour se refroidir.
Le saviez-vous ?
En 2007 sur le marathon de Chicago, il fait entre 25 et 30° avec un taux d’humidité de 86%. 36000 participants prennent le départ avec un temps du vainqueur en 2h11min. Oui mais voilà à mi-course, un ordre est donné d’interrompre l’épreuve pour cause de chaleur mais 25 000 participants ont quand même continué.
Résultat : 1 mort par hyperthermie d’effort et 350 coureurs hospitalisés, malgré 200 000 unités d’eau distribuées et l’ouverture des bouches d’incendie pour refroidir les coureurs. C’est une des rares courses de l’histoire de cette importance qui a été interrompue partiellement pour raison de chaleur et risque d’hyperthermie d’effort.
En savoir plus
Sur le web : Vidéos & Conseils avec Ultra Sports Science
Livre : Médecine du sport et conditions environnementales extrêmes.
