"Quand le niveau d’hypothermie est léger entre 34 et 32 degrés si le sujet n’est pas incohérent, les consignes sont de bouger, d’utiliser des vêtements, de s’alimenter et de boire tiède si possible, ou des boissons sucrées, de s’abriter du vent et essayer de se mettre à un endroit plus chaud.
C’est alors qu’il convient d’avoir sur soi un « Kit point chaud » et de l’utiliser."
L’hypothermie dans les activités outdoor
Les désordres de la température corporelle que ce soit en excès avec une hyperthermie ou en défaut avec une hypothermie sont des pathologies graves et souvent rencontrées dans les pratiques sportives extérieures.
En effet lors de la pratique d’un sport, l’organisme doit réagir aux variations de températures et notamment à sa diminution en cas de pratique dans un milieu froid. Dans certains cas, la capacité de réaction du corps est dépassée et un accident peut arriver et on parle alors d’hypothermie ou cryoplexie.
Les causes de l’hypothermie liées au sport
L’hypothermie survient lorsque l’organisme perd plus de chaleur qu’il n’en produit : la température corporelle chute et il faut redouter une arrêt cardio respiratoire ou des troubles cardiaques si des mesures appropriées ne sont pas prises rapidement.
Attention, en pratique il est difficile de connaitre la température en cas d’hypothermie puisque la plupart des thermomètres courant sont gradués en général à partir de 36 ou 36.5°C.
- Toute personne ayant subi un traumatisme au cours de sa pratique du sport et étant immobilisée peut souffrir d’hypothermie, quelque soit l’origine du traumatisme. C’est pour cette raison qu’il faut toujours avoir et couvrir la victime avec une couverture de survie (cette fine feuille de papier métallique se plie et se transporte très aisément dans un sac).
- Les sports et séjours en montagne (et en haute montagne notamment l’été) sont des circonstance à risque d’hypothermie. Avec notamment une avalanche ou une chute qui peuvent provoquer une hypothermie brutale. Attention une chute en eau glacée produit également une hypothermie très rapide.
- Lors d’une immobilisation forcée pendant la pratique de son sport liée à des conditions météorologiques difficiles ou à des problèmes techniques. Dans ce cas l’hypothermie est plus progressive et elle est souvent accompagnée de gelure et déshydratation.
Facteurs additionnels
Il faut également savoir que différents facteurs peuvent prédisposer au risque d’une hypothermie en plus de la pratique sportive prolongée au froid comme :
- Le vent
- Un équipement non adapté
- La consommation d’alcool ou de cannabis/drogues
- Déshydratation, consommation de boissons énergisantes
- Prise de médicaments augmentant la sensibilité au froid : benzodiazépines, antidépresseurs, bétabloquants etc…
- Certains états prédisposants : diabète, atteinte de la sensibilité, démence, certains troubles endocriniens…
- La sensibilité individuelle et l’âge.
Enfin pour conclure, il est important de noter que l’enfant est très peu résistant au froid.
Les symptômes de l’hypothermie
Les signes et symptômes d’une hypothermie sont liés à la température du corps :
- 34°C : il s’agit d’une hypothermie modérée : le sujet est fatigué, il a du mal à parler, ses mains et pieds sont engourdis, il frissonnes beaucoup et sa peau est froide. A ce stade, des mesures de réchauffement peuvent être prises sur place pour que l’hypothermie ne s’aggrave pas : c’est le fameux point chaud détaillé dans le chapitre suivant.
- 32°C : la peau est cadavérique et surtout signe très important : le sujet ne frissonne plus. Il peut tenir des propos incohérents, parfois violents et peut même prétendre avoir trop chaud.
- 30°C : il est en état de stupeur, ses muscles sont raidis et sa peau est violacée
- 28°C : le sujet est dans le coma mais réagit encore, ses mâchoires sont crispées, sa respiration est irrégulière et son pouls est très lent.
- 25°C : il ne réagit plus, la respiration s’est arrêtée, on ne sent plus son pouls et ses pupilles sont dilatées : c’est un état de mort apparente. Cependant il n’est pas rare que, même à ce stade, le sujet puisse récupérer san séquelle si une équipe spécialisée a pu mettre rapidement une réanimation en place. Car même privé d’oxygène, les cerveau est préservé plus longtemps si la température du corps est très basse car en revanche à 37°, le cerveau ne supporte l’absence d’oxygène que 3 minutes.
Comment prévenir une hypothermie ?
Quand le niveau d’hypothermie est léger entre 34 et 32 degrés si le sujet n’est pas incohérent, les consignes sont de bouger, d’utiliser des vêtements, de s’alimenter et de boire tiède si possible, ou des boissons sucrées, de s’abriter du vent et essayer de se mettre à un endroit plus chaud.
C’est alors qu’il convient d’avoir sur soi un « Kit point chaud » et de l’utiliser :
En effet si les secours peuvent isoler le sportif avec du papier bulle, le kit point chaud contient 2 couvertures de survie à utiliser ainsi :
Utilisation du kit point chaud en 4 points
- Isolez-vous du sol => avec une des couvertures de survie renforcée
- Changer les vêtements pour se mettre au sec et mettre la couverture de survie classique directement sur la peau
- Avec la 2nde couverture de survie renforcée, créez un abri
- Dans l’abri bien fermé, faite le point chaud : utiliser la bougie et le briquet
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Lorsque la température corporelle est plus basse que 32°C
Il s’agit de ne pas bouger brutalement le sujet, de ne pas le réchauffer trop rapidement et surtout de prévenir les secours.
Attention : les phases de réchauffement peuvent être parfois très douloureuses et s’accompagner de nausées et vomissements.
Mais avant d’arriver à ces stades d’hypothermie avérés...
En montagne ou dans des zones possiblement froides c’est l’équipement vestimentaire qui est bien sur primordial avec des textiles isolant du froid et composés de soie, laine, fibres synthétiques type polaire. Plusieurs couches de vêtements sont nécessaire, ainsi qu’un bonnet car le cuir chevelu, riche en vaisseaux sanguins est une source majeure de perte de chaleur.
- Se munir si possible de boissons chaudes et de nourriture riche et sucrée. Attention : les boissons alcoolisées ne protègent pas contre le froid et ne permettent pas de réchauffer, bien au contraire.
- En cas d’immobilisation forcée il est très important de trouver un abri qui, même précaire, protègera des effets du vent (qui aggrave en général considérablement le froid ressenti).
- Ne pas garder des vêtements humides sur soi car l’humidité multiplie les effets néfastes du froid.
- Toujours consulter la météo avant de partir en montagne même l’été et avoir avec soi des outils d’orientation : carte, boussole, GPS, téléphone. Le respect des horaires est aussi très important pour éviter de s’égarer à la tombée de la nuit.
Dans l’eau le refroidissement est 20 à 30 fois plus rapide que dans l’air sec
Aussi lorsqu’on est bloqué dans l’eau froide, il est paradoxalement préférable de ne pas bouger car l’exercice produit des calories qui s’échappent de la surface du corps sans le réchauffer.
De plus nager dans l’eau froide épuise, il faut donc si possible maintenir la nuque hors de l’eau car c’est là ou se trouvent les récepteurs de la régulation de la température.
Glossaire des différents termes pouvant être associés à une hypothermie
Onglée : engourdissement douloureux au bout des doigts.
Engelure : papules violacées siégeant aux extrémités préférentiellement aux pieds s’accompagnant d’œdème et de prurit.
Gelure : lésion profonde avec nécrose tissulaire par défaut de vascularisation.